Wednesday, December 17, 2014

8 ans après le déversement des déchets toxiques/ Les zones d’ombre que le pouvoir Ouattara doit élucider


Photo d'une victime des déchets toxiques (Ph:Dr)
Photo d’une victime des déchets toxiques (Ph:Dr)
L’affaire des déchets toxiques, d’août 2006 n’a encore livré ses secrets. Le scandale qui a fait couler beaucoup d’encre et salive,  sous l’émotion, la passion en son temps a besoin d’être revu à froid.
Huit ans après et loin des passions des interrogations ont besoin de réponses concrètes, surtout que l’actuel Président des Ivoiriens, Alassane Ouattara avait promis de « faire la lumière » sur cette triste parenthèse de l’histoire de la Côte d’Ivoire, à ses compatriotes,.
Première zone d’ombre à élucider
Loin de remuer le couteau dans la plaie, les Ivoiriens aimeraient savoir : Que disait le fax en provenance d’Amsterdam d’où le fameux bateau probo-koala a été refusé ? Quel était le contenu du bateau, pour que, aussi facilement possible tous les services administratifs (Douanes, police maritime etc.) signent RAS (Rien A Signaler) sur les différents papiers de contrôle.
Seconde zone d’ombre
A quelques mois de la présidentielle 2015, le débat est plus focalisé sur « l’appel de Daoukro ». Or, les Ivoiriens ont besoin de savoir les maladies sans nom qui tuent à petit feu certains patients dans les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) d’Abidjan concernant les déchets toxiques. Les médecins n’ont-ils pas fait de rapport détaillés dans ce sens, qui l’a gardé par devers lui ? Où se trouve le rapport de l’Onu ? Celui d’Interpol ? Des environnementalistes ? Les sites ont-ils été identifiés et dépollués ? Silence radio.
Troisième zone d’ombre
Que cache-t-on à Ouattara ? Pourquoi des pays comme le Nigéria et les Etats-Unis réclament des milliers de milliers de dollars face à ce genre de scandale et l’Etat ivoirien ne se contentent que de 100 milliard FCFA?
C’est vrai que les Ivoiriens aspirent aller à la paix, mais à froid des personnalités comme Charles Konan Banny (Premier ministre à l’époque des faits), Jeannot Ahoussou Kouadio (Garde des Sceaux, ministre de la Justice), Innocent Anaky Kobena (ministre des Transports) et Gnamien Konan (DG des Douanes de l’époque) doivent éclairer la lanterne des Ivoiriens. La main sur le cœur.
La vérité, rien que la vérité
Le scandale du Probo-Koala n’a encore livré le moindre secret. A moins que ce soit un dossier classé confidentiel. Rien n’a encore été dit, pourtant la filiale de Transfigura  dispose d’un vaste espace à Vridi, non de la Sir où cette filiale exerce en toute tranquillité et impunité comme si des Ivoiriens ne continuent pas à mourir à cause d’eux.
L’un des grands perdants dans cette affaire ce fut le Colonel Jean-Christophe Tibé Bi Balou, qui, au temps des faits, était Directeur des Affaires maritimes et portuaires, « en congé ». Les enquêtes qui ont été diligentées par la Justice ont débouché sur un non-lieu, en ce qui le concerne.
Les raisons sont toutes simples. Au moment des faits, un soulèvement des agents maritimes l’avait délogé en tant que Directeur des Affaires maritimes et portuaires (DGAMP) de ses bureaux. C’était le 24 juillet 2006. Ceux qui ont orchestré ce désordre avait-il eu vent de l’arrivée du bateau-pollueur ? Est-ce parce que le Colonel Jean-Christophe Tibé Bi Balou ne rentrait pas dans leur système qu’il fallait l’écarter pour mieux gérer la situation ? En tout état de cause, les Ivoiriens ont été victime du déversement des déchets toxiques au moment où, le DG de la DGAMP était entre les quatre murs de sa résidence et non au bureau. L’histoire étant un témoignage, nous vous invitons à lire avec beaucoup d’attention les différents papiers des confrères sur le même sujet.
Si tel est que la justice s’est saisie de cette affaire qui va rebondir, elle doit jouer sa crédibilité pour le bonheur des victimes et particulièrement le mandat du Président Alassane Ouattara.
Sériba Koné
Tibé Bi Ballou, le grand perdantle mouton du sacrifice
Pour mieux comprendre l’injustice dont des personnes peuvent être victimes nous vous proposons L’ELEPHANT DECHAINE » N° 270.
« C’est une histoire, comme il en est arrivé à « L’Eléphant » d’en conter depuis bientôt trois ans. Et qui, si « L’Eléphant » l’avait su plus tôt, aurait pu figurer dans le dernier spécial « les grandes injustices sous le régime Ouattara ».
Entré dans les affaires maritimes et portuaires en 1983, le Colonel Tibe Bi Balou devrait être aujourd’hui, normalement, au rang d’Administrateur général.
Sauf que pour cet homme qui fait partie des rares cadres que feue le président Houphouët-Boigny a fait former à Bordeaux en France, les choses, on ne sait trop pourquoi, n’ont jamais été simples.
Petite incursion dans la carrière d’un officier supérieur qui se tourne les pouces à la maison depuis 2006 suite à une curieuse décision d’un certain Anaky Kobena, ancien ministre des Transports et ancien candidat à l’élection présidentielle. Tiens !
Les choses commencent en 1991
Le 6 mars 1991, suivant un décret N°91-85 portant nomination de Directeurs d’Administration Centrale au Ministère de l’Equipement, des Transports et du Tourisme, le président Félix Houphouët-Boigny nomme au poste de Directeur des Transports Maritimes, fluvio-Lagunaires et de Plaisance (DTMFP), Tibé Bi Balou Jean-Christophe, Administrateur des Affaires Maritimes et portuaires, 2ème classe, 3ème échelon.
Il est nommé, au même titre que d’autres jeunes cadres ayant pour la plupart, fait l’école d’administration des transports maritimes de Bordeaux.
Sauf que quelques temps après cette nomination, sa santé déclinant, le Président Houphouët-Boigny, voyageant de plus en hors du pays, c’est son premier ministre, Alassane Ouattara, qui, à Abidjan, évacue les affaires courantes, voire peu courantes.
L’incroyable conseil des ministres
Le 19 novembre 1993, alors que le président Houphouët est hors du pays, le premier ministre Alassane Ouattara tient un conseil de Gouvernement au cours duquel, il signe trois décrets. Dans les faits et en droit, il n’en avait pas le droit.
Par ces trois décrets, il limoge, pour on ne sait quelles raisons, trois cadres nommés par Houphouët-Boigny. Il s’agit du Directeur des Transports terrestres, Sako Mamadou, le Directeur des Mines et, le Directeur des Transports maritimes, un certain Tibé Bi Balou.
Mais les décisions sont jugées illégales et dès le lendemain, depuis l’Assemblée nationale, un certain Henri Konan Bédié, alors président de cette institution, dénonce un « attentat contre la constitution », vu que le premier ministre ne peut signer de décret pour dégommer des gens nommés par décret.
Aussitôt après le coup de gueule de Bédié, deux des trois cadres limogés sont immédiatement rétablis dans leurs fonctions. Sauf un seul : Tibé Bi Balou. Un oubli ?
Tiens, une vieille alliance !
Dans les années 70, alors qu’il était juste élève à l’école militaire préparatoire technique de Bingerville (EMPT), le petit Tibé Bi Balou accompagnait son paternel à Bouaflé, rendre visite constamment à un un certain Ouétré Ouattara, planteur à Bouaflé, grand frère des Ouattara (Gaoussou et autres). C’était leur grand frère à eux tous, paraît-il. Il était le meilleur ami du père de Tibé Bi Balou.
Par la suite, au hasard des alliances, Tibé Bi Balou et feu Gaoussou Ouattara, grand frère d’Alassane Ouattara, se rapprocheront, dans les années 80 et suivantes.
N’ayant pas été rétabli comme les deux autres après le coup de gueule de Bédié, Tibé Bi Balou se rend un jour chez Gaoussou Ouattara et lui explique le tort qui lui est fait par son premier ministre de petit frère.
Mais le jeune homme est rassuré que le Premier ministre aurait déclaré que son cas ne serait dû qu’à une omission, et que cela serait réglé dès son retour de Genève où il courait au chevet du président Houphouët-Boigny, mourant.
Sauf que cette omission demeurera jusqu’à ce jour. Sans qu’aucun document administratif ne l’ait jamais attesté.
Le Premier ministre Ouattara ne reviendra donc pas de Genève avec une bonne nouvelle. Et, en application de l’article 11 ancien de la constitution ivoirienne, Henri Konan Bédié montera sur le trône et Ouattara rendra la démission de son gouvernement.
Quelques semaines plus tard, le Ministre des Infrastructures économiques de l’époque, Ezan Akelé, fait transmettre à Tibé Bi Balou, un message du nouveau président : La régularisation de sa situation, juste après les funérailles d’Houphouët-Boigny.
Mais après les funérailles, Tibé Bi Balou ne sera pas rétabli dans ses fonctions. La décision illégale que Bédié avait dénoncée a été finalement validée par lui-même. C’est élégant !
Tibé Bi Balou reste donc sur le carreau, sans que personne ne lui explique officiellement les raisons pour lesquelles il a été limogé et sans que personne ne lui montre le document qui atteste ce limogeage.
Et voilà le RDR
Resté profondément proche de Gaoussou Ouattara avec qui il passait le plus clair de son temps de nouveau « chômeur », Tibé Bi Balou, à qui Gaoussou Ouattara avait conseillé de « demeuré en famille et de ne pas se révolter», participe en septembre 1994 à l’hôtel Ivoire, au lancement d’un parti politique : Le RDR.
Tibé Bi Balou y est même nommé Commissaire politique de tout le pays Gourou qui regroupait Bouaflé, Zuénoula, Oumé, Sinfra, Gohitafla, Bonon, Vavoua, etc.
C’est lui qui installe dans toutes ces zones, les bases du RDR, parti nouvellement créé. Il en a du cœur ! Se faire virer de son poste sans faute par le premier ministre Alassane Ouattara et contribuer, sans rancune, à implanter le parti dans lequel ce dernier entend prospérer, il faut en avoir de la tolérance.
Quand il organise sa première en pays Gouro, des noms célèbres comme un certain Zoro Bi Balo, alors magistrat stagiaire, sont cités. Mais lorsque Tibé Bi Balou, en compagnie de feu Djéni Kobena, se rend à Odienné pour y tenir le premier meeting du Rdr, un certain Gaoussou Touré, aujourd’hui puissant ministre des Transports et, à cette époque cadre du Pdci, s’y oppose violemment en prédisant que « Ouattara ne sera jamais président dans ce pays ». Il fait même annuler annuler le meeting et menace de faire arrêter Tibé Bi Balou et Djéni Kobena. Ces derniers sont obligés, pour sauver leur peau, de se replier et de tenir leur meeting en un autre lieu, presqu’en cachette, loin du regard et de la colère de Gaoussou Touré.
Elle n’est pas belle la vie ? Ne voilà-t-il pas Gaoussou Touré aujourd’hui ministre du Rdr et Tibé Bi Balou en chômage ?
Quatre cent chaises pour le siège
Le Rdr créé, il faut lui trouver un siège. Ce qui est rapidement fait. Le loyer ? 1,5 million par mois. 15 personnes sont désignées pour cette tâche, y compris Tibé Bi Balou. Chacun doit payer 100 mille FCFA par mois.
C’est même Tibé Bi Balou qui offre quatre cent chaises pour le siège du Rdr. Bref, il était au four et au moulin pour le nouveau parti.
Au Congrès du parti en 1995, Tibé Bi Balou, sur conseil de son paternel, participe activement. Il fait même partie des premières personnalités. Le poste de secrétaire national au transport lui est promis. Mais il n’aura jamais ce poste qui lui sera, finalement raflé par un certain Amadou Gon Coulibaly, lequel cumulera plusieurs secrétariats nationaux.
De nouveau, Tibé Bi Balou sera roulé dans la farine, mais il prendra son mal en patience.
En 1995, il est reçu par Alassane Ouattara, lequel lui demande son avis sur le projet de boycott actif. Mais Tibé Bi Balou lui exprime clairement son opposition face à cette stratégie et lui conseille d’œuvrer à asseoir le parti pour des élections qu’il voyait lui, dans une période d’au moins 10 ans. C’est ainsi que Ouattara calme le jeu en 1995 et ne présente pas sa candidature contre Bédié et retourne aux Etats-Unis.
Retour chez Bédié
Pour une raison qu’il ignore, Bédié, devenu président depuis la mort d’Houphouët-Boigny, met en place un concept culturel appelé «l’ivoirité ». Malheureusement, le concept est galvaudé par des proches de Bédié qui en font une arme politique contre le Rdr et son président.
Tibé Bi Balou y voit les germes d’une déflagration sociale et mène des démarches pour rencontrer Bédié afin de lui exprimer ce qu’il pense de cette affaire d’ivoirité.
Le 24 juillet 1997, Bédié le reçoit à Daoukro. Tibé Bi Balou lui demande clairement de faire une déclaration afin de mettre un terme immédiat à l’usage de ce concept et de menacer d’emprisonnement quiconque l’utiliserait à des fins politiques. Bédié trouve l’argument pertinent et promet de convoquer une réunion pour recadrer les choses. La suite, on la connait.
L’arrivée de Guéi Robert !
Le bateau pollueur, le probo koala (Ph:Dr)
Le bateau pollueur, le probo koala (Ph:Dr)
En mars 1998, Bédié nomme Adama Coulibaly, ministre des transports. Ce dernier nomme Tibé Bi Balou, conseiller technique en 1999. Mais en décembre 1999, de jeunes militaires, surfant sur une histoire de primes impayées, en profitent pour renverser le régime du Pdci. Bédié quitte le pays et s’exile en France, laissant les philosophes du concept de l’ivoirité dans le désarroi.
Quand le régime militaire s’installe, pour le compte du Rdr, est nommé le général Abdoulaye Coulibaly, ministre de l’équipement et des Transports. Ce dernier, en février 2000, appelle Tibé Bi Balou à son cabinet et lui dit, en présence de Diomandé Maignan, commandant à la marine nationale : « Ceux qui m’ont mis à ce poste me disent qu’ils ne veulent plus te voir à ce poste de conseiller technique. Donc va t’asseoir à la maison, le jour où on trouve quelque chose pour toi, on te rappellera. » Tibé Bi Balou est donc de nouveau viré. Elle n’est pas belle, la façon dont le Rdr remercie ses cadres ?
Par chance, en août 2000, le général Guéi inscrit Tibé Bi Balou sur la liste des membres du conseil d’administration du Port de San Pedro. Ce qui lui permettra de ne pas crever de faim…
Une nouvelle vie
A la suite des élections de 2000, Guéi Robert et ses jeunes gens sont congédiés par les Ivoiriens et arrivent de merveilleux refondateurs avec à leur tête, l’intrépide Gbagbo.
En 2002, Laurent Gbagbo découvre le CV de Tibet Bi Balou et réalise que ce dernier a la formation et les compétences peut l’aider à reorganiser le domaine des transports maritimes en Côte d’Ivoire.
Par Décret N°2002-85 du 1er février 2002, Gbagbo nomme donc Tibé Bi Balou, Directeur des Transports Maritimes et lui confie la mission de restructurer l’ensemble de ce secteur (Voir pièce N°1).
Ce dernier se met à la tâche, si bien qu’en 2004, il réussit à faire certifier les deux ports (Abidjan et San Pedro), permettant ainsi leur inscription sur la liste blanche des Etats-Unis.
Devant ce résultat, par un autre décret, Gbagbo le promeut au poste de Directeur Général à la Direction Générale des Affaires Maritimes et Portuaires. Poste auquel il restera jusqu’en août 2006.
L’illégale décision d’Anaky Kobena
Courant août 2006, devant les réformes mises en place par le nouveau directeur (création de régies et autres), une grève sans préavis éclate à la direction générale des affaires maritimes. Les agents réclament le départ de Tibet Bi Balou. Quelques heures plus tard, alors que la grève s’était estompée, le ministre des transports d’alors, un certain Anaky Kobena, prend une étrange décision.
Le 4 août 2006, sous le N°0204, Anaky Kobena suspend Tibe Bi Balou Jean-Christophe, de son poste de Directeur Général de la Direction Générale des Affaires Maritimes et Portuaires (Voir Décision).
Le décret signé par Gbagbo est ainsi piétiné et jeté à la poubelle.
Ainsi donc, par une simple décision, Anaky Kobena, casse un décret du président Gbagbo ayant nommé Tibé Bi Balou à son poste. Ce dernier n’a pas le temps de comprendre ce qui se passe que son bureau est occupé par son remplaçant désigné par Anaky Kobena, sous forte protection policière.
Deux semaines plus tard après sa suspension de son poste, un bateau du nom de « Probo Koala » arrive à Abidjan et y déverse des tonnes de déchets toxiques. Le scandale est si grand que le gouvernement, dirigé par Charles Konan Banny, démissionne.
Partout à Abidjan, la colère des Ivoiriens gronde, le ministre Anaky lui-même, soupçonné d’avoir contribué à créer le drame, échappe de justesse à un lynchage à Cocody.
Tibé Bi Ballou est arrêté
Devant le scandale, des arrestations sont opérées. Tibé Bi Ballou qui n’était plus à son poste au moment où le bateau arrivait, est quand même arrêté. Il passe six mois en prison. Il ressort, puis, y repart encore. Entre temps, l’Etat de Côte d’Ivoire, friand d’argent, transige avec les pollueurs et s’en met plein les poches pour éviter un procès aux pollueurs.
Tibé Bi Ballou et des douaniers sont maintenus quant à eux, en prisons et sont même conduits en cours d’assise où ils sont jugés sous forte surveillance policière. Pendant que les pollueurs prospéraient hors des frontières ivoiriennes et que certains, étaient même accompagnés à la frontière pour échapper à une convocation du président de la Cour d’assise.
Mais aucune charge au final, ne sera retenue contre Tibet Bi Balou. Et il a été acquitté, au même titre que les douaniers.
A la fin du procès, les douaniers acquittés ont été immédiatement réintégrés dans leurs services et ont récupéré tous leurs droits.
Mais Tibé Bi Ballou, lui, depuis août 2006, continue de purger une peine que personne n’a prononcée à son encontre.
Suspendu pour une durée de trois mois, voilà huit ans que la même suspension continue de courir… sans que cela n’émeuve personne. Tous les avantages auxquels il a droit, au motif qu’il n’a pas de bureau ni de poste d’affectation, lui ont été coupés.
Même le rang auquel il a aujourd’hui droit ne lui est pas donné avec les avantages y attachés. « Devrais-je regretter d’être un bon serviteur de l’Etat ? Pendant combien de temps vais-je continuer à accepter toute cette méchanceté qu’on me fait ? Qu’est-ce que j’ai fait au président Ouattara ? Ce pays a dépensé des millions pour me former et j’ai tous les diplômes requis obtenus en France. Depuis 1993, qu’est-ce qu’on me reproche ? Qu’est-ce que je devrais faire devant le spectacle auquel j’assiste ? Des hauts cadres, il n’y a pas seulement mon cas, des gens qui ont chèrement été formés par ce pays, des cadres rares formés par les Ivoiriens, sont assis à ne rien faire à la maison et à vivre comme des mendiants, comme s’ils avaient été sanctionnés par un conseil de discipline. C’est quoi toute cette méchanceté qu’on nous fait ? Qu’est-ce que je devrais faire ? »
Question transmise à Bédi et à Ouattara.
Daniel Sovy
IN « L’ELEPHANT DECHAINE » N° 270
Les confidences de Tibé Bi Balou à un confrère en juillet 2013
le Colonel Jean-Christophe Tibé Bi Balou (Ph:Dr)
le Colonel Jean-Christophe Tibé Bi Balou attend toujours son heure(Ph:Dr)
Les vérités du Colonel à Claude Dauphin, DG de Trafigura
« J’occupais jusqu’au 04 août 2006, les fonctions de Dg des Affaires maritimes et portuaires (Dgamp) au sein du ministère des Transports en Côte d’Ivoire. Et mon limogeage s’est opéré dans des conditions bizarres avec l’utilisation excessive et déraisonnée des forces de l’ordre, sans qu’aucune autorité ne lève le petit doigt, même pour m’écouter. Alors, lorsque deux (2) semaines après, soit le 19 août 2006, le Probo Koala accostait au Port autonome d’Abidjan (Paa) pour déverser son contenu toxique, j’ai tout compris, surtout l’acharnement de tout un Gouvernement contre ma petite personne. Il fallait me dégager par tous les moyens, avant l’arrivée de ce navire. Toute autre raison n’est que pur divertissement. Vous même, ne trouvez-vous pas la coïncidence assez étrange?
Suite à cette sombre affaire, vous et moi y compris d’autres biens sûrs, nous avons été incarcérés à la Maca. Souvenirs douloureux et humiliants à vite balayer de sa mémoire!!!
Toutefois, je n’ai pas eu la même chance que vous, puisque la procédure judiciaire a continué avec moi pour aboutir à un Procès en Cour d’assises en 2009.
Laquelle Cour a prononcé mon acquittement, pour absence de preuves de mon implication dans ce drame et qui plus est, je n’étais plus en fonction quand le drame est survenu. Comme quoi, il y a aussi un Dieu pour les sans défense.
Dans ces conditions, la logique aurait voulu que l’Etat ivoirien me réhabilite. Mais non, mon cas n’est pas une priorité pour eux, occupés à gérer l’argent des indemnisations versées par Trafigura.
Le calvaire d’une innocente victime
Et depuis 8 ans, et à 57 ans, je suis au chômage, moi la victime innocente qui paie injustement à la place des vrais commanditaires et bénéficiaires tapis dans l’ombre épaisse d’un affairisme répugnant. Vous imaginez le calvaire que je vis avec ma famille depuis cette ténébreuse affaire ! J’ai attendu tout ce temps, en espérant que vous au moins, feriez jouer le principe sacro-saint de la solidarité de bagne pour vous souvenir de ce que la vie d’un innocent venait d’être détruite et sa dignité bafouée, etc. Que nenni.
Pourtant, que de milliards de francs n’avez vous pas distribué à droite et à gauche, en haut et en bas en passant par le centre, dans les sens contraires, pour un résultat mitigé. A quoi devrais-je m’attendre ? D’autant plus qu’en prison, vous n’avez jamais manifesté la moindre compassion à mon égard, au point de ne même jamais daigner me saluer pendant les six (6) mois de nos calvaires communs. Oui, Kablan N’Zi et bien d’autres profiteurs vous aveuglaient pour ne rien voir, rien entendre et rien faire. L’avenir nous situera tous un jour. En raison des conséquences dramatiques de cette affaire sur ma vie et tenant compte du fait que je rends Trafigura responsable de mon infortune actuelle, j’ai décidé de recourir à des Conseils juridiques, pour traduire votre Groupe en justice. Avec les moyens dont dispose Trafigura, vous bloquerez la procédure. J’en suis conscient. Mais, je sais aussi les raisons qui me poussent à ce que justice me soit rendue et que ma dignité bafouée soit restaurée, le traumatisme causé à ma famille soit réparé. La grandeur d’un homme se mesure dans sa capacité à comprendre les choses, même à demi-mots et y apporter les solutions idoines, sans regarder aux conditions des opprimés. Je vous en informe par solidarité de bagne et je crois en votre grande intelligence pour traiter mon cas, non pas dans la passion, mais avec lucidité et raison.
Salutations distinguées »
Source Le Mandat juillet 2013.

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Thursday, September 17, 2009

LES DÉCHETS TOXIQUES DU PROBO KOALA ONT CAUSÉ DES DÉCÈS - RAPPORT

Objet : CÔTE D';IVOIRE : LES DÉCHETS TOXIQUES DU PROBO KOALA ONT CAUSÉ DES
DÉCÈS - RAPPORT

CÔTE D';IVOIRE : LES DÉCHETS TOXIQUES DU PROBO KOALA ONT CAUSÉ DES DÉCÈS -
RAPPORT
New York, Sep 16 2009 5:50PM
Il y a suffisamment de preuves pour affirmer que le déversement en Côte
d';Ivoire de déchets toxiques par un navire en 2006 aurait causé plus d';une
dizaine de morts et rendu malades des dizaines de gens dans ce pays, a
déclaré mercredi un expert indépendant auprès des Nations Unies.

En août 2006, 500 tonnes de déchets toxiques appartenant à la société
néerlandaise Trafigura avaient été déversés par le cargo Probo Koala sur
plusieurs sites de la région d';Abidjan. Selon des sources officielles, ces
déchets toxiques auraient entraîné 15 décès, l';hospitalisation de 69
personnes et plus 108.000 consultations médicales.

« Nous ne savons pas, et nous ne serons peut-être jamais, le plein effet du
déversement de 500 tonnes de déchets toxiques en Côte d';Ivoire », a déclaré
l';expert Okechukwu Ibeanu dans un communiqué. « Mais de prime abord, il
semble qu';il y ait des preuves que les décès et les effets sur la santé
signalés sont liés au déversement de déchets par le cargo Probo Koala. »

M. Ibeanu, qui est le rapporteur spécial du Conseil des droits de l';homme
de l';ONU sur les conséquences néfastes des mouvements et déversements
illicites de produits et déchets toxiques et nocifs pour la jouissance des
droits de l';homme, a effectué des visites aux Pays-Bas et en Côte d';Ivoire
avant d';émettre ses conclusions et recommandations.

Il a encouragé toutes les parties concernées à prendre les mesures
nécessaires pour « répondre aux effets à long terme de l';incident,
notamment sur la santé et l';environnement ». « De plus amples mesures
devraient êtres prises pour protéger le droit à la vie, le droit à jouir du
plus haut niveau de santé physique et mentale, et le droit à un
environnement sain des victimes de la tragédie et de leurs familles »,
a-t-il ajouté.

Des procédures légales sont en cours aux Pays Bas et au Royaume Uni
concernant la composition exacte et la nature toxique des déchets en
question.
Sep 16 2009 5:50PM
________________

Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus
d'information http://www.un.org/french/newscentre/

Monday, March 30, 2009

APRES LA TRAGEDIE DU STADE

Les familles identifient le corps de leurs parents
Tout sur l’ambiance à IVOSEP

mardi 31 mars 2009 par
Y.DOUMBIA



Hier, à IVOSEP (Ivoirienne de Sépulture) où nous nous sommes rendus pour identifier ces 19 morts, l’ambiance était des plus mornes. Parents se couchant à même le sol pour crier leur douleur, amis se lamentant sur le sort de leurs camarades tombés au stade, étaient les images insoutenables qu’on voyait passer, au fur et à mesure que des morts étaient identifiés. " Depuis hier, notre fils n’est pas rentré et aujourd’hui, nous avons découvert ici son corps ", relatent, en larmes, des parents de Touré Aboubacar, 17 ans et élève en classe de 3è, décédé à la suite des bousculades du " Félicia ". Devant comme à l’intérieur d’IVOSEP, les parents ne cessaient de défiler pour savoir si parmi les corps logés dans les chambres froides, figure celui de leur progéniture, époux, frère, cousin, ami ou connaissances. Munis, pour certains, de photos, pour d’autres, d’extraits d’acte de naissance, ces parents s’adressaient aux responsables des lieux pour confirmer ou infirmer le décès de celui qui a quitté le domicile et dont ils n’ont plus eu de nouvelles. La grande sœur de Klohi Ephrayim Abdias, introduite dans l’enceinte d’IVOSEP, en ressort en pleurs. Elle se jette sur le macadam et commence à soupirer. Son petit frère, en lui disant hier qu’il allait supporter les Eléphants, prenait, sans le savoir, rendez-vous avec la mort. C’est dans l’un des casiers d’IVOSEP qu’elle le retrouve. La douleur des parents va s’accroître lorsqu’ils entendent dire par le procureur Diakité, que les morts subiront une autopsie. Un autre choc, vite étouffé par les explications du substitut du procureur. Les musulmans qui voulaient le corps de leurs parents pour une inhumation rapide, comme l’exige la tradition islamique, ont été priés d’abandonner les corps à l’Etat, le temps pour le Pr. Etté, médecin légiste, de déterminer les causes du décès. " L’Etat a décidé de faire une autopsie. C’est forcément nécessaire. Nous allons commencer par les corps musulmans. Les corps ne seront pas endommagés et vous pourrez les récupérer dans les 72 heures qui suivent. On est obligé de le faire et vous pouvez assister à l’autopsie si vous le souhaitez ", a tenté de rassurer le procureur. Cette déclaration du procureur a refroidi des parents qui pensaient pouvoir récupérer sur le champ le corps de leurs enfants.

ENCADRE 1 : ACCIDENT AU FELICIA Le nombre de morts à la hausse ?

Combien de mort y a-t-il exactement eu à la suite des événements malheureux du Felicia ? Si les sources officielles annoncent 19 morts, des sources officieuses annoncent plus. En effet, hier à IVOSEP, nous avons pu surprendre une conversation des parents de victimes, qui auraient saisi une conversion de source militaire disant qu’il y aurait eu 56 morts. Des parents à la recherche de leurs enfants ont affirmé qu’il y a eu des morts à HMA (Hôpital Militaire d’Abidjan) où une bonne partie des blessés a été évacuée. Vrai ou faux ? Difficile de confirmer ou d’infirmer l’information, au regard du dispositif musclé mis en place à l’Hôpital Militaire d’Abidjan. Là-bas, c’est motus et bouche cousue. Le dispositif mis en place n’a pas permis d’en savoir davantage. Une autre source militaire nous a annoncé qu’il y aurait eu 30 morts. En tout cas, les supputations vont bon train et nous n’avons pu avoir que les noms de 18 morts.

Y.DOUMBIA

ENCADRE 2 :
La liste des morts Hier, nous avons pu avoir la liste de 18 morts à l’IVOSEP.

1)-Touré Aboubacar : 17 ans, élève en classe de 3è 2)-Diabaté Ibrahim : 36 ans, chauffeur 3)-Kouyaté Djanguiné : 14 ans, élève en classe de 5è 4)-Kanaté Yacouba : 22 ans, étudiant à l’INJS 5)-Koumaré Mamadou : 20 ans, vendeur 6)-Berté Mamadou : 29 ans, couturier 7)-Klohi Ephrayim Abdias : 19 ans, sans emploi Cool-N’Goran Koffi Fabrice : environ 24 ans 9)-Doumbia Séa : 12 ans 10)-Koukougnon Noël : 37 ans 11)-Ziéhi Wéi Patrice : 35 ans 12)-Kouamé César : âge indéterminé, couturier Toit rouge 13)-Dicko Assamoi Richmond : 34 ans 14)-Fofana Brahima : 24 ans 15)-Koua Brou Blaise : 40 ans 16)-Ouattara Issouf : 40 ans, résidant à Anoumabo 17)-Zaouli Bi Cédric : entre 10 et 12 ans 1Cool-Bamba Kafoumba :

ENCADRE 3 : Le témoignage des blessés

Hier, au CHU de Treichville, les victimes blessées du stade Félix Houphouët Boigny ont fait des témoignages. Ils mettent en cause la cupidité des Forces de l’ordre commis à la sécurité des lieux. Ces derniers, selon eux, n’hésitaient pas à prendre de l’argent avec les supporters qui n’avaient pas de tickets, pour leur céder le passage. Cela a occasionné une montée de tension qui a abouti aux bousculades...

Batenié Oté Edouard Fracture interne jambe gauche Ce sont des bousculades dues au gaz lacrymogène jeté par les policiers dans la foule. On était au niveau de la tribune latérale A. J’ai un ticket de 2000 FCFA. On était dans le rang et, non loin de nous, se trouvaient les supporters qui ont payé 1000 FCFA et 500 FCFA. Ceux-là étaient plus nombreux et pendant que nous étions dans le rang, ils ont forcé. Ils sont tombés avec le portail, puisque les gens ne voulaient pas ouvrir. C’est après cela que la Police a commencé à les gazer pour les disperser. Cela a créé encore beaucoup plus de trouble. Ceux-là sont venus vers nous. Nous étions déjà dans l’enceinte du stade. On était déjà dans les escaliers et après on est redescendu en tombant cette fois-ci. Il y a eu plus de monde, beaucoup plus de tickets vendus que de places. On avait des tickets et on ne pouvait pas entrer Légende : Batenié Oté Edouard doit subir une opération chirurgicale

Koné Zana Fracture du fémur J’ai payé mon ticket depuis le vendredi et je me suis rendu au terrain. Nous sommes arrivés au stade à. On voulait rentrer et ils ont fermé le portail. Quand ils ont ouvert le portail, dans les escaliers, les gens nous ont poussé. Je suis tombé et les gens ont marché sur moi pour casser mon pied. J’ai également le poignet déplacé Légende : ce solide garçon devra utiliser une béquille pendant longtemps

Koné Drissa Traumatisme du Rachis dorsolombaire, oreille gauche arrachée et éraflures cutanées

On était dans le rang et il était tellement long que ceux qui avaient des tickets n’allaient pas rentrer. Ça rentrait en business. Quand tu donnes 500 ou 1000 FCFA aux policiers, on te fait passer. Ça se passait comme ça jusqu’à 15h. Avec le monde, on se demandait si on allait rentrer à 17h. Les gens ont forcé la porte et moi, je me suis joint à eux. En forçant, je suis tombé et les gens ont marché sur moi. C’est comme ça que j’ai été blessé.Propos recueillis par Y.DOUMBIA

ENCADRE 4 :
66 BLESSES AUX URGENCES CHIRURGICALES DU CHU DE TREICHVILLE 1 cas grave au CHU de Yopougon

Aux urgences chirurgicales du CHU de Treichville, notre équipe de reportage a pu visiter les malades du drame du Félicia et rencontré le Pr. Gnagne Yadou Maurice, chef de service des urgences chirurgicales. Selon lui, son service a reçu le dimanche soir 55 blessés adultes et 5 blessés enfants (entre 10 et 14 ans) transférés, eux, en pédiatrie. Hier matin, précise-t-il, il y a eu 6 blessés qui ont été internés. " Ces six blessés étaient à la maison, et aujourd’hui (hier) leurs parents sont venus ici avec eux ", a-t-il déclaré. Le Pr. Gnagne Yadou Maurice a, par ailleurs, relevé que le CHU de Treichville dispose d’un plan d’urgence qu’il réactive chaque fois qu’il y a des catastrophes naturelles et des drames à grande échelle. " Dès qu’il y a un problème, on active notre structure d’urgence. Les moyens internes mobilisés sont estimés à un million cent mille (1.100.000) FCFA dépensés dans l’achat des médicaments de première nécessité. Cela a permis de soigner les malades et préparer les interventions chirurgicales ", a-t-il déclaré. La cellule présidentielle chargée des catastrophes, a-t-il révélé, prendra en compte les cas d’intervention chirurgicale. " La cellule a pris les ordonnances pour les payer. Le matériel sera livré. Hier nuit, la FIF (Fédération Ivoirienne de Football) a pris en charge, à partir de 19h, tous les soins de ceux qui avaient des ordonnances. On leur a demandé d’aller prendre les médicaments à la pharmacie Mégane. Les autres malades sont mis en état d’observation ", a-t-il précisé. Pour finir, il a relevé l’existence d’un malade atteint de traumatisme crânien qui a été évacué au service de neurologie du CHU de Yopougon.

Y.DOUMBIA

Wednesday, January 17, 2007

Clean Abidjan Project

Friday, November 24, 2006

Rapport d’enquête sur le "proboKoala" - De la suspension au limogeage

vendredi 24 novembre 2006 - Par Le Patriote


© Abidjan.net par EmmaM. Koné Mamadou s`est rendu à la prison civile d`Abidjan (Maca) le jeudi 16 novembre 2006, en vue de rendre visite aux personnes qui y sont incarcérées dans le cadre de l`affaire des déchets toxiques. Le ministre s`entretient ici avec les responsables de la société Trafigura et les douaniers.les résultats de l’enquête sur le scandale des déchets toxiques sont désormais entre les mains du Premier ministre. Le moment des décisions est arrivé.C’est désormais établi. Gossio Marcel, Gnamien Konan, Amondji Pierre, Tibé Bi Balou et Anaky Kobena sont tous responsables dans le scandale du déversement des déchets toxiques à Abidjan, le 19 Août dernier et qui a occasionné une dizaine de morts et plusieurs centaines d’intoxiqués. La Commission nationale d’enquête, mise sur pied par le Premier ministre et présidée par le magistrat hors hiérarchie Fatou Diakité a rendu, avant-hier mercredi, les résultats de ses travaux. Le rapport présenté par la présidente de la commission met en cause pour « manquements graves » dans l’exercice de leurs fonctions MM. Gossio Marcel, Directeur général du Port autonome d’Abidjan, le Colonel major Gnamien Konan, Directeur des douanes, Amondji Pierre, Gouverneur du district d’Abidjan, le Colonel Tibé Bi Balou, Directeur des Affaires maritimes et portuaires et Anaky Kobena, ex ministre des Transports. Dans cette affaire qui a défrayé les chroniques abidjanaises, les sanctions se sont abattues avant la fin des travaux de la commission d’enquête. Le colonel Tibé Bi Balou qui avait déjà perdu son poste croupit à la MACA. Anaky Kobenan a été sorti du gouvernement à la faveur du remaniement qui a suivi la démission et la reconduction du Premier ministre Charles Konan Banny début septembre dernier. Dans son adresse à la nation, le 14 septembre, le chef du gouvernement suspendait de leur fonction MM. Gossio Marcel, Gnamien Konan et Amondji Pierre. Depuis lors, ceux-ci sont sous le coup de cette suspension administrative. Mais, depuis avant-hier, une nouvelle donne s’est ajoutée dans l’établissement de la vérité avec la publication du rapport de la Commission nationale d’enquête. Maintenant, la responsabilité des patrons des différentes administrations a été établie. Le Premier ministre doit aller au-delà de la simple suspension. Les fautifs doivent être purement et simplement révoqués. Lors de la réception du rapport, mercredi dernier, le Premier ministre a annoncé la fin de l’impunité. « Nous devons rompre avec l’impunité pour renouer avec la notion de bonne gouvernance. La République, pour être viable doit se nourrir, de justice, d’équité et de responsabilité. Il appartient au gouvernement et aux plus hautes autorités de ce pays de donner la suite administrative et judiciaire », a-t-il annoncé. Cette suite administrative recommande que, à l’instar du colonel Tibé Bi Balou et du ministre Anaky, MM. Gossio, Gnamien et Amondji cèdent leur place à d’autres qui ont un sens plus élevé de leur devoir.

Ferdinand YAO

Suspension du Gouverneur Amondji: Le conseil du District d’Abidjan met en garde Banny

vendredi 24 novembre 2006 - Par Notre Voie

C'est aujourd’hui que prend fin la mesure de suspension du gouverneur du District d'Abidjan, M. Pierre Djedji Amondji. C'est à ce titre que le conseil du district d'Abidjan a mis en garde mardi dernier, à l'Hôtel du district d'Abidjan, la tutelle (le ministère de l'Administration territoriale) et le Premier ministre Charles Konan Banny afin d’éviter une troisième suspension consécutive du gouverneur Amondji. Bayéto Patrice (le secrétaire général du bureau du conseil), le vice-gouverneur Danho Emile, les conseillers Danho Eléonore, Bouazo et Kouakou Mathieu ont à ce sujet animé une conférence de presse. Pour tous ces conférenciers, le personnel du district a géré socialement la crise. Pour eux, il faut maintenant la gérer autrement. “Nous avons choisi la voie pacifique parce que nous avions eu confiance en nos institutions. Nous allons agir désormais autrement. Nous ne permettrons pas la déliquescence de notre institution. Les choses prendront fin. Nous réagirions de façon graduelle. Il faut éviter que les abus s'accumulent”, a indiqué M. Bayeto Patrice.Tous ont vivement souhaité le retour du gouverneur Amondji et le fonctionnement normal du District d'Abidjan. Pour eux, il est impensable que, le gouverneur Amondji, celui-ci ne puisse ne pas être réhabilité. S'agissant de la rumeur qui court, selon laquelle M. Amondji a été suspendu pour la troisième fois consécutive, Bayeto Patrice affirme qu'il n'en est rien et que cette mesure ne concerne pas le District d'Abidjan. Pour préserver la paix sociale en évitant une autre mesure défavorable au gouverneur Amondji, source de désordre et de remous, les conférenciers se sont opposés à une autre tentative de division des Ivoiriens au sein des structures décentralisées dont le district d'Abidjan. Ils ont appelé au respect des textes par les gouvernants et les gouvernés et se sont enfin réservé le droit d'agir avec fermeté pour la réhabilitation du gouverneur Amondji et le retour de l'ordre institutionnel au district d'Abidjan.

Charles Bédé

Thursday, November 23, 2006

Conclusions d'enquetes: Dechets Toxiques

CÔTE D'IVOIRE - 22 novembre 2006 - AFP Une cascades de dysfonctionnements, négligences et complicités administratives ont permis le déversement des déchets toxiques mortels dans la ville d'Abidjan, souligne le rapport d'enquête de la Commission nationale sur les déchets toxiques mandatée par le gouvernement, publié lundi. "La commission a relevé des dysfonctionnements et insuffisances de l'administration à plusieurs niveaux" qui "ont permis le déversement des déchets toxiques dans le district d'Abidjan", a indiqué ce rapport lu à la presse par la présidente de la Commission, la magistrate Fatoumata Diakité. Accablant pour la plupart des administrations concernées par ce scandale, le rapport dénonce notamment la "complicité notoire" des dirigeants du Port autonome d'Abidjan (PAA) qui a permis "le déversement des déchets toxiques" puis "le départ d'Abidjan du navire Probo Koala" qui les avait amenés. "Les autorités portuaires ont failli à leur mission, notamment le directeur général du port, Marcel Gossio", souligne le rapport. Il estime que la société Tommy, qui a déversé les déchets, a bénéficié de la "bienveillante protection" des autorités portuaires pour obtenir le contrat de déchargement des quelque 500 tonnes de déchets toxiques du Probo Koala, "alors qu'elle n'avait ni l'agrément ni les compétences" pour le faire. Le rapport relève également les "manquements" du directeur des Affaires maritimes de l'époque, Tibé Bi Ballou, et du ministre des Transports, Anaky Kobena, qui ont signé l'agrément de Tommy sans respecter les procédures. Il souligne également les "dysfonctionnements" des Douanes, qui n'ont pas contrôlé le Probo Koala, et les négligences de leur directeur général, Gnamien Konan, qui ont "contribué au déversement des déchets toxiques". Il note également la "surprenante indifférence" des responsables du district d'Abidjan, notamment son gouverneur Pierre Amondji, qui ont laissé les camions citernes affrétés par Tommy déverser les déchets toxiques en pleine ville. Le rapport met en cause à un degré moindre le ministère de l'Environnement et le centre antipollution (Ciapol), qui "se sont investi dans la gestion de la crise mais ont failli à leur devoir de veille" environnementale au départ. La commission a déploré en conclusion les "insuffisances", la "gestion approximative", la "méconnaissance", la "primauté de l'intérêt particulier sur l'intérêt général", le "manque de déontologie" et la "volonté manifeste" de violer les règles observés dans les administrations mises en cause. MM. Gossio, Konan et Amondji, considérés comme des proches du président Laurent Gbagbo, ont été suspendus de leurs fonctions à la mi-septembre par le Premier ministre Charles Konan Banny. Anaky Kobena, membre de l'opposition, a été écarté du gouvernement. Tibé Bi Ballou a lui été incarcéré à la maison d'arrêt d'Abidjan. Ce texte, qui avait pour but d'établir les responsabilités administratives dans cette affaire, souligne également au passage les larges responsabilités des entreprises impliquées dans cette affaire. Tommy, qui "a toutes les apparences de la société écran créée" pour cette opération, "est l'auteur principal du déversement des déchets", note-t-il. Le rapport reconnaît que Trafigura a prévenu les autorités locales de la toxicité des déchets, mais qu'elle n'a pas respecté la convention de Bâle sur le transport des déchets dangereux et "ne pouvait ignorer l'incapacité technique de la Côte d'Ivoire" à les traiter. La filiale locale de Trafigura, Puma Energie, a elle joué "un rôle déterminant dans le déversement des déchets toxiques", note-t-il. Les émanations des déchets toxiques, déversés dans la nuit du 19 au 20 août, ont provoqué la mort de dix personnes.

Sunday, November 12, 2006

DOSSIER :AFFAIRE ‘’RIZ CONTAMINE AU PORT D’ABIDJAN’’

Le rapport du CIAPOL qui dit tout
Le silence troublant du gouvernementlundi 13 novembre 2006 par Charles TRA BI


Après l’affaire des déchets toxiques, voici une autre sale affaire, celle de riz contaminé acheminé par un bateau, qui met sur la sellette, une fois de plus, le Port autonome d’Abidjan.
C’est le quotidien ‘’24heures’’qui, dans sa parution du 9 novembre 2006, donne l’information. “Un bateau chinois sème la mort au Port d’Abidjan ”, avait révélé le confrère, précisant que le navire était arrivé au Port autonome d’Abidjan avec une cargaison de 700 tonnes de riz contaminé, qui a causé la mort d’au moins une personne et contaminé d’autres individus qui ont été hospitalisés. L’ambassade de la République populaire de Chine en Côte d’Ivoire, qui a pris l’affaire au sérieux, a, dans un courrier adressé à des quotidiens ivoiriens, éclairé l’opinion nationale et internationale sur le fait que c’est plutôt un bateau grec, dont le propriétaire est la société mixte (allemande et greque), Destino Dos navigation LT.D. Valletta, qui est à l’origine des tonnes de riz venues de deux ports de Chine (Dalian et Nanjing). “ Entre la Chine et la Côte d’Ivoire, l’amitié s’avère sincère, primordiale et perpétuelle ”, a rassuré l’ambassade de Chine, qui a joint à son courrier, dont nous avons reçu copie en fin de semaine dernière, un fichier d’informations relatives au bateau grec. Dans un rapport à l’attention du ministre de l’Environnement et des Eaux et forêts, note qui nous a été acheminée par une source proche du dossier, le directeur général du Centre ivoirien anti-pollution (Ciapol), M. Doh André, informé par le Port Autonome d’Abidjan (P.a.a) et la direction générale des Affaires maritimes et portuaires (Dgamp) sur l’affaire de riz contaminé, a désigné, le 3 novembre 2006, une équipe du Ciapol conduite par le docteur Ouffoué Koffi Sébastien, sous-directeur du laboratoire central de l’environnement, à se rendre au quai 18 du Port autonome d’Abidjan. L’équipe constituée par le Dg du Ciapol était composée du docteur Ouffoué, du major Pana Ké, Chef de service (Unipol/Ciapol), de Boni Juste Géraud, agent de police antipollution, de Gbika Gbaré Hubert, technicien chimiste et de Poto Allain, technicien Chimiste. Cette équipe a bénéficié de l’appui de deux huissiers. La mission a porté essentiellement sur la visite du navire, des questionnaires aux consignataires et aux dockers, des prises de vue (photos + films), le prélèvements de riz (sac) dans les différentes cales, des mesures de H2S à l’aide d’appareil Drager et des prélèvements de slops. Selon l’équipe du Ciapol, l’affaire de riz contaminé acheminé à Abidjan est bien le fait d’un navire M/V Destino Dos battant Pavillon maltais et transportant précisément 13.772 tonnes de riz à décharger à Abidjan. C’est au cours des opérations de déchargement, qui ont démarré le mercredi 1er novembre 2006, à 19 heures, et achevé aux environs de minuit, qu’un docker qui travaillait dans la cale a ressenti un malaise et en est mort aussitôt à bord. Il s’agit de M. Coulibaly Sanou. Dans la nuit du 2 au 3 novembre 2006, rapporte le Ciapol, deux autres cas de malaise ont été signalés dont un marin du navire et un docker. Dans la journée du 3 novembre 2006, de nouveaux cas de malaise ont été signalés, un dans le magasin de stockage et un treiliste. Tous ces cas de malaise proviendraient de la cale No 5. Face à cette situation, indique le rapport du Ciapol, les dockers ont observé un arrêt de travail, le 3 novembre 2006, et la société de consignation a alerté les autorités ivoiriennes. A la suite, cinq (05) échantillons de riz ont été prélevés dans les différentes cales, soit un sac par cale. Ces échantillons serviront à des analyses plus approfondies et contre analyses en cas de nécessité. Des mesures de H2S à l’aide d’appareil Drager ont été effectuées. Il ressort que les teneurs dans l’air aux environs des cales et sur le bateau sont mesurées à zéro (0) ppm. Les mesures ont été effectuées par les agents du Ciapol. Ces derniers ont aussi effectué des mesures de la phosphine (PH3). La phosphine (PH3) est un gaz qui se dégage du phosphore d’aluminium. Le phosphore d’aluminium, précise le rapport, est un fumigent de traitement des cales de navire utilisé pour lutter contre les rats et autres ravageurs. Compte tenu de la toxicité de la phosphine, fait savoir l’équipe du Dg du Ciapol, il est recommandé que les cales, avant toute opération, soient aérées, même à des endroits où la teneur en PH3 est inférieure à 0,3 ppm. Or au-delà de 0,3 ppm, les conditions de travail deviennent dangereuses pour les travailleurs. Par ailleurs, et cela est notable, il y a eu aussi des Prélèvements de slops, ces eaux usées qui proviennent des cales et qui ont fait parler d’elles dans l’affaire des déchets toxiques. Suite à une visite du Dg du Ciapol, le capitaine du navire grec en question a été interpellé et est entendu par le commissariat du Port autonome d’Abidjan sur instruction du procureur de la République près du Tribunal de première instance du Plateau. D’autre part, M. Doh André a recommandé que des investigations plus approfondies se fassent pour déterminer les causes exactes ayant entraîné les malaises et le décès. En tout cas, selon les investigations du Ciapol, le PH3 pourrait être le facteur de l’accident qui s’est produit le 1er novembre dernier. Mais pour plus de précision, conclu le rapport du Ciapol adressé au ministère de l’Environnement et des Eaux et forêts, il est nécessaire que des mesures soient effectuées pour déterminer la teneur en humidité, sur les résidus de phosphine dans les cales et sur le riz prélevé. Cette opération sera effectuée dans l’immédiat par le laboratoire du Ciapol en collaboration avec les laboratoires de la SGS et de la SIR.
Le gouvernement se tait... Il y a donc eu mort d’homme dans cette autre affaire de bateau arrivé au Port avec des produits toxiques, qui sèment la mort dans la population. Tout comme cela s’est passé avec le navire Probo Koala. Le peu d’Ivoiriens informés de cette affaire de riz contaminé au Port, se posent des questions. Pourquoi la gestion de cette affaire-ci n’est pas pareille à celle de Probo Koala ? Quelle est la position de la direction générale (intérimaire) du port et celle des douanes vis-à-vis des autorités ? Le ministre Patrick Achi, des Infrastructures économiques et le ministre Diby, délégué à l’Economie et aux Finances, sont allés sur les lieux, dimanche 5 novembre 2006, se rendre compte des faits. Et le Ciapol, dans un rapport bien fait, a confirmé la contamination du riz par un produit de dératisation. Qu’attend donc le gouvernement pour sévir, comme ça été le cas avec les déchets toxiques ? Y a-t-il deux catégories de morts dans ce pays ? Y a-t-il des morts supérieurs et des morts inférieurs en Côte d’Ivoire ? Des gens sont morts par des produits toxiques sortis du navire Probo Koala et déversés dans les quartiers du district d’Abidjan. Mais, la dangerosité de ce produit toxique s’est limitée au district et à ses environs. Or, le riz qui est à la base de l’alimentation de tous les Ivoiriens et des populations vivant sur notre sol, est distribué sur tout le territoire national, voire au-delà de nos frontières. Il est établi que ce riz a été empoisonné et aucune des autorités n’en parle aux Ivoiriens. Que veut-on cacher ? Entretient-on volontairement ce silence pour couvrir le gouvernement ? Autant de questions que l’on se pose aujourd’hui sur cette affaire. D’autre part, l’on constate que le traitement fait aux deux Directeurs généraux suspendus des douanes et du port d’Abidjan, n’est pas celui que connaissent les deux directeurs généraux intérimaires actuels. Quelle est leur part de vérité dans cette autre affaire de bateau grec qui cause la mort ? Va-t-on les suspendre et limoger ministre des Infrastructures économiques ? Assurément, il y a là deux jugements différents à des choses analogues, c’est-à-dire qu’on fait deux poids, deux mesures. Sinon, pour une affaire aussi grave qui est celle de riz contaminé, affaire qui a éclaté depuis le 1er novembre, pourquoi veut-on continuer à cacher la vérité aux populations ? Si la primature, avec le Premier ministre Banny en tête, est restée silencieuse jusqu’à ce jour, et n’a créé aucune commission d’enquête, et qu’aucune autre autorité n’a interpellé les Directeurs généraux intérimaires des Douanes et du Port, il est temps que le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, réagisse et prenne ses responsabilités car la Douane le Port d’Abidjan, poumons de la résistance économique ivoirienne, se meurent.