Environnement : Déversement de déchets toxiques à Abidjan Les coupables du crime identifiés
Le Front No: 1301 du Lundi 4 Septembre 2006
Il y a une dizaine de jours, un bateau russe, battant pavillon panaméen, a déversé des déchets toxiques à Abidjan.
Inconscience, légèreté coupable, négligence, crime. Les mots ne sont pas assez forts pour fustiger ceux qui ont laissé le bateau russe, battant pavillon panaméen, déverser des déchets toxiques dans les eaux abidjanaises et dans certains quartiers d’Abidjan. Toutes les personnes impliquées sont responsables et doivent être traitées en conséquence. Leur responsabilité est grande d’autant plus qu’elles savaient que le navire transportait des déchets toxiques mortels. En effet, dans une correspondance adressée au capitaine Kablan de la société Puma Energy, le 17 août 2006 (voir Fac-similé) le propriétaire de la cargaison lui a signifié clairement que la composition des produits dans le bateau est plus toxique qu’une simple eau usée. Malgré cette mise en garde, les autorités portuaires ont accepté que le bateau accoste et vide son chargement. Le 21/08/2006 à 14 heures, le Ciapol prélève des échantillons sur la décharge d’Akouédo, d’un rejet liquide ou ‘’slops’’. Ses conclusions sont sans équivoques : « Les valeurs obtenues ne sont pas conformes aux normes fixées par la réglementation ivoirienne pour les paramètres analysés. Au regard de la forte odeur irritante dégagée, ce rejet liquide ne doit plus être déversé dans la nature sans traitement spécifique préalable ». En outre, l’échantillon prélevé par le Ciapol à bord du fameux navire a été analysé par le laboratoire de la Sir le 22/08/2006. Les résultats sont alarmants. « Il ressort que cet échantillon s’apparente à du produit pétrolier de masse volumique 750,6 kg/m3, très proche de l’essence, avec une très forte teneur en hydrogène sulfuré, substance toxique pouvant à cette dose entraîner la mort immédiate en cas d’inhalation ». Fort des résultats des analyses, le ministère de l’Environnement aurait demandé que le bateau soit arraisonné. Il lui aurait été rétorqué, par certains gens du port et de la douane, qu’ils ne pouvaient le faire sans une procédure normale. Mais le temps que les agents du ministère saisissent le procureur de la république, le bateau russe a pu démarrer avec des complicités au port et avec à bord les agents du Ciapol. Ceux-ci ont dû se jeter à l’eau. Question : comment un bateau peut quitter le port sans autorisation de la direction générale ? Marcel Gossio et ses collaborateurs doivent répondre à cette préoccupation, somme toute, pertinente.Les effets sur la populationLa population abidjanaise vit dans l’angoisse totale. De nombreux cas de maladies sont enregistrés. Plus de 500 personnes seraient en ce moment en soins intensifs au Chu de Cocody. Mais contrairement à ce que le ministère de l’Environnement a indiqué, ces soins ne sont pas gratuits. Ainsi, les victimes de la négligence de certaines personnes et de la cupidité d’irresponsables, sont obligés de se soigner à leurs propres frais. Incontestablement, si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, on court vers un drame humanitaire, comme ce fut le cas à Tchernobyl. Personne ne peut dire, pour le moment, avec exactitude, si les produits en question ne contenaient pas des éléments radioactifs. Si c’était le cas, cela entraînerait des effets d’une extrême gravité sur la santé des populations. Les sites de déversements seraient alors évacués pour plusieurs années. En plus des trois sites initiaux (Akouedo, zone industrielle Vridi, Plateau Dokoui), sept (7) autres sites subsidiaires ont été trouvés. D’où la menace qui plane sur toute la ville d’Abidjan. L’importance du carbone entraînant la pollution. PUMA Energy, Waibs, Compagnie Tommy, les trois sociétés impliquées dans cette affaire ont curieusement toutes été créées à la même date : août 2006 avec tous les papiers. Elles ont pour activité le traitement des eaux usées. Mais elles ne sont pas les seules responsables. Le ministre des Transports, le Port autonome d’Abidjan, la Douane, sont tous complices de ce qui s’est passé. Les responsabilités doivent être situées, car les conséquences seront dramatiques pour la population.Des éléments concordants montrent que l’arrivée du bateau russe, ‘’Probo Koala’’, à Abidjan avec des déchets toxiques dans ses cales était programmée par des gens véreux et sans scrupules. Elles ont sans aucun doute empoché des millions de Fcfa pour mettre en danger la vie de la population ivoirienne. Ce crime ne doit pas rester impuni, car il y va de la survie de tout un peuple. Et le scandale n’a pas encore livré tous ses secrets. Il semblerait que le consignataire du bateau va porter plainte contre les complices ivoiriens dans les jours prochains, pour ‘’contrat non-respecté’’. Car, son navire n’a pu déverser ses 400 tonnes de déchets toxiques comme prévu. Nous y reviendrons.
Mamadou Diaby
Il y a une dizaine de jours, un bateau russe, battant pavillon panaméen, a déversé des déchets toxiques à Abidjan.
Inconscience, légèreté coupable, négligence, crime. Les mots ne sont pas assez forts pour fustiger ceux qui ont laissé le bateau russe, battant pavillon panaméen, déverser des déchets toxiques dans les eaux abidjanaises et dans certains quartiers d’Abidjan. Toutes les personnes impliquées sont responsables et doivent être traitées en conséquence. Leur responsabilité est grande d’autant plus qu’elles savaient que le navire transportait des déchets toxiques mortels. En effet, dans une correspondance adressée au capitaine Kablan de la société Puma Energy, le 17 août 2006 (voir Fac-similé) le propriétaire de la cargaison lui a signifié clairement que la composition des produits dans le bateau est plus toxique qu’une simple eau usée. Malgré cette mise en garde, les autorités portuaires ont accepté que le bateau accoste et vide son chargement. Le 21/08/2006 à 14 heures, le Ciapol prélève des échantillons sur la décharge d’Akouédo, d’un rejet liquide ou ‘’slops’’. Ses conclusions sont sans équivoques : « Les valeurs obtenues ne sont pas conformes aux normes fixées par la réglementation ivoirienne pour les paramètres analysés. Au regard de la forte odeur irritante dégagée, ce rejet liquide ne doit plus être déversé dans la nature sans traitement spécifique préalable ». En outre, l’échantillon prélevé par le Ciapol à bord du fameux navire a été analysé par le laboratoire de la Sir le 22/08/2006. Les résultats sont alarmants. « Il ressort que cet échantillon s’apparente à du produit pétrolier de masse volumique 750,6 kg/m3, très proche de l’essence, avec une très forte teneur en hydrogène sulfuré, substance toxique pouvant à cette dose entraîner la mort immédiate en cas d’inhalation ». Fort des résultats des analyses, le ministère de l’Environnement aurait demandé que le bateau soit arraisonné. Il lui aurait été rétorqué, par certains gens du port et de la douane, qu’ils ne pouvaient le faire sans une procédure normale. Mais le temps que les agents du ministère saisissent le procureur de la république, le bateau russe a pu démarrer avec des complicités au port et avec à bord les agents du Ciapol. Ceux-ci ont dû se jeter à l’eau. Question : comment un bateau peut quitter le port sans autorisation de la direction générale ? Marcel Gossio et ses collaborateurs doivent répondre à cette préoccupation, somme toute, pertinente.Les effets sur la populationLa population abidjanaise vit dans l’angoisse totale. De nombreux cas de maladies sont enregistrés. Plus de 500 personnes seraient en ce moment en soins intensifs au Chu de Cocody. Mais contrairement à ce que le ministère de l’Environnement a indiqué, ces soins ne sont pas gratuits. Ainsi, les victimes de la négligence de certaines personnes et de la cupidité d’irresponsables, sont obligés de se soigner à leurs propres frais. Incontestablement, si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, on court vers un drame humanitaire, comme ce fut le cas à Tchernobyl. Personne ne peut dire, pour le moment, avec exactitude, si les produits en question ne contenaient pas des éléments radioactifs. Si c’était le cas, cela entraînerait des effets d’une extrême gravité sur la santé des populations. Les sites de déversements seraient alors évacués pour plusieurs années. En plus des trois sites initiaux (Akouedo, zone industrielle Vridi, Plateau Dokoui), sept (7) autres sites subsidiaires ont été trouvés. D’où la menace qui plane sur toute la ville d’Abidjan. L’importance du carbone entraînant la pollution. PUMA Energy, Waibs, Compagnie Tommy, les trois sociétés impliquées dans cette affaire ont curieusement toutes été créées à la même date : août 2006 avec tous les papiers. Elles ont pour activité le traitement des eaux usées. Mais elles ne sont pas les seules responsables. Le ministre des Transports, le Port autonome d’Abidjan, la Douane, sont tous complices de ce qui s’est passé. Les responsabilités doivent être situées, car les conséquences seront dramatiques pour la population.Des éléments concordants montrent que l’arrivée du bateau russe, ‘’Probo Koala’’, à Abidjan avec des déchets toxiques dans ses cales était programmée par des gens véreux et sans scrupules. Elles ont sans aucun doute empoché des millions de Fcfa pour mettre en danger la vie de la population ivoirienne. Ce crime ne doit pas rester impuni, car il y va de la survie de tout un peuple. Et le scandale n’a pas encore livré tous ses secrets. Il semblerait que le consignataire du bateau va porter plainte contre les complices ivoiriens dans les jours prochains, pour ‘’contrat non-respecté’’. Car, son navire n’a pu déverser ses 400 tonnes de déchets toxiques comme prévu. Nous y reviendrons.
Mamadou Diaby
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