Wednesday, September 06, 2006

Affaire déchets toxiques déversés à Abidjan: Aphing Kouassi, Marcel Gossio, Djédji Amondji Pierre, Gnamien Konan…:Les vrais responsables du crime


Le Patriote - 9/5/2006 11:19:51 PM


L’affaire est scandaleuse. Elle est même dramatique. C’est sûr que dans un pays civilisé qui se veut de droit, les choses se seraient passées autrement dans l’affaire des déchets toxiques déversés à Abidjan. Les ministres en charge des départements concernés, impliqués dans ce scandale auraient, par honneur, démissionné en cascades. Ils auraient accepté d’être mis en examen pour répondre de leurs actes devant la justice. Mieux, le chef de l’Etat ou le Président de la République dont l’honneur et l’autorité auraient ainsi été bafoués aurait, très certainement, rendu lui aussi sa démission pour laisser faire la justice afin que la vérité éclate. Seulement voilà. Nous sommes en Côte d’Ivoire. Et comme on a l’habitude de le dire, la Côte d’Ivoire, c’est la Côte d’Ivoire. C’est-à-dire un pays qui semble être à l’état de nature où l’impunité est devenue la règle de gouvernance. La cupidité des gouvernants aidant, chacun fait ce qu’il veut, quand il veut, sans être inquiété. Le scandale du « Probo Koala » est la parfaite illustration de cette culture de l’impunité qui a pris corps en Côte d’Ivoire, du moins depuis l’arrivée des Refondateurs aux affaires. Dans cette affaire, on a préféré arrêter 6 personnes qui ne sont en réalité que de " menus fretins", des seconds couteaux alors que les vrais coupables, les vrais criminels sont assis tranquillement dans leurs salons feutrés et climatisés. Il ne faut point se voiler la face. Les gros poissons du scandale du « Probo Koala » se trouvent du côté du Port autonome d’Abidjan, du ministère de la Défense, du District d’Abidjan et surtout de la Direction générale des Douanes.

Marcel Gossio, DG du Port indexé

Dans cette affaire, la responsabilité du Directeur général du Port d’Abidjan est entière. Il est le premier responsable du Port. A ce titre, il a un droit de regard, et non des moindres, sur toutes les activités bonnes ou mauvaises qui se déroulent sur le ressort territorial du port. En plus, aucun document administratif ne peut être délivré, à un opérateur exerçant ou voulant exercer au port, sans que le DG Marcel Gossio n’en soit informé. Il est certainement au courant de l’autorisation d’accoster accordée, par ses services, aux propriétaires du navire en question ainsi qu’aux responsables de la Compagnie "Tommy" qui ont procédé, le samedi 19 août, au pompage du produit toxique du bateau aux fûts et conteneurs dans lesquels le produit a été conservé avant d’être déversé dans les caniveaux, la lagune et la mer d’Abidjan. Pour toutes ces raisons, les autorités judiciaires doivent demander des comptes à Marcel Gossio et à ses collaborateurs.

Aphing Kouassi doit s’expliquer

Dans un communiqué publié par son service de Communication, la marine nationale réfute les accusations portées contre elle, et surtout contre son Commandant en chef qui aurait donné l’autorisation d’entrer sur le territoire ivoirien au navire transportant les produits toxiques. Selon ce communiqué, la Marine nationale est la composante maritime des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire et, par conséquent, relève du ministère de la Défense (…) A ce titre, elle n’est point habilitée à délivrer des autorisations d’entrée et de sortie à quelque navire marchand que ce soit, dans les ports ivoiriens. Soit. En revanche, la Marine nationale et la Police maritime ne peuvent pas nier la mission de surveillance,de défense et de sécurisation des eaux maritimes et fluviales nationales. A ce titre, la Marine nationale est forcement informée de la présence de « ce bateau de la mort » sur les côtes ivoiriennes. Surtout que d’autres pays tels que le Nigeria, le Togo avaient refusé de recevoir ce curieux navire sur leur espace maritime. En plus, le Centre Ivoirien Anti- Pollution (CIAPOL) une structure rattachée au ministère de l’Environnement avait adressé une mise en demeure à l’équipage du « Probo Koala » en l’interdisant de quitter le port d’Abidjan dès qu’il s’est rendu compte du caractère extrêmement toxique du produit déversé. La Marine nationale et, à une moindre mesure, la Police maritime chargées de la surveillance des côtes ne peuvent nier ce fait. Comment le « bateau de la mort » a-t-il pu ainsi quitter les eaux ivoiriennes, à l’insu de nos chers marins ? Au regard de ce qui précède, le ministre de la Défense qui assure la tutelle et le commandant en chef de la Marine nationale doivent s’expliquer. Reste aussi le cas du District d’Abidjan.

Djédji Amondji Pierre est “mouillé”

Interrogé, à propos de cette affaire, les services de Communication du District d’Abidjan ont tenté de distraire l’opinion. Ils ont, en effet expliqué, dans notre édition du mardi 21 août qu’il s’agissait plutôt d’une opération de démoustication de la ville d’Abidjan. Et que c’est un avion qui avait déversé, sur la capitale économique ivoirienne, un insecticide. Une façon subtile pour masquer la forfaiture du gouverneur Amondji. Parce que les faits ont démontré le contraire.Il ressort, en effet, de sources crédibles que la compagnie "Tommy" qui a déversé le produit toxique à divers endroits de la ville d’Abidjan a effectivement obtenu des autorisations délivrées uniquement par les services du District d’Abidjan. Ces autorisations, reconnaissons-le, ne peuvent être délivrées sans l’avis préalable du gouverneur d’Abidjan. Djédji Amondji Pierre doit absolument être entendu. Sa responsabilité est avérée et son témoignage est attendu si l’on veut vraiment faire toute la lumière sur cette affaire.

Enfin, le Directeur général des Douanes.

La responsabilité du Colonel Gnamien Konan en jeu Le Capitaine N’Zi Kablan de la Douane, en service au Port, au moment des faits a été mis aux arrêts dans cette affaire. Ceux qui l’ont arrêté oublient qu’il n’est que le simple représentant de la Direction générale des Douanes au Port. A ce titre, il ne peut agir, comme il l’a fait, sans instructions préalables de ses supérieurs hiérarchiques, en l’occurrence le Colonel major Gnamien Konan, D.G des Douanes. Le Capitaine N’Zi Kablan pourrait être une bonne source pouvant permettre de remonter aux plus hautes autorités de la Douane. C’est pourquoi le D.G, Gnamien Konan, mérite lui aussi d’être interrogé.

Pour tout dire, l’enquête sur le scandale des déchets toxiques doit être approfondie et élargie à toutes ces personnalités qui pourraient s’avérer être les vrais coupables en lieu et place des 6 « petits gars » mis aux arrêts. La vérité dans cette affaire est à ce prix.

Khristian Kara

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