Monday, September 04, 2006

La negligence des autorites mise a nu:



Les informations mises à notre disposition par
certaines sources révèlent l’existence d’échanges, par
courrier électronique, entre les responsables du
bateau pollueur, le “Probo Koala”, et les autorités
ivoiriennes. Précisément entre MM. Jorge Marrero,
Naeem Ahmed, pour le compte du "Probo Koala" d’une
part, et MM. N’Zi Kablan et Zadi Dakouri, représentant
la Côte d’Ivoire, d’autre part. Ce dernier étant
d’ailleurs le point focal de la convention liant
l’Etat de Côte d’Ivoire aux représentants du navire
incriminé. Et, selon les informations desdits
courriers, certaines informations afférentes à la
nature extrêmement toxique des déchets avaient été
données. Il s’agissait notamment du type de déchets
(des résidus chimiques), de leur origine, des
différents constituants (soude caustique, sulfure de
mercantème, gasoline) qui les composent et de la
société Waibs (West African International Business
service) qui, les recevant en Côte d’Ivoire, devrait
mettre en place un dispositif pour les traiter. Les
armateurs avaient même mentionné dans leurs
correspondances que ces déchets avaient une forte
odeur. Vu cet ensemble d’informations, l’on est amené
à se demander pourquoi les autorités ivoiriennes ont
permis à un tel navire d’accoster au port d’Abidjan?
Outre cette première phase, l’on n’ignore pas qu’un
bateau arrivant doit traverser différentes étapes.
Après avoir été codifié par le service «point de
contact» du port à travers le système de code
international pour la sûreté des navires et des
installations portuaires (IPPS), il doit être soumis à
un certain nombre de contrôles. Il s’agit de celui des
inspecteurs des affaires maritimes, des agents de la
douane, de ceux du ministère des transports. Mais il
faut noter que la mission la plus importante revient
aux agents du Centre Ivoirien anti pollution (Ciapol).
Ces derniers, aux dires d’une de nos sources, sont
dans le cas d’espèce, chargés de vérifier le produit
transporté, d’analyser sa toxicité. Et, c’est
seulement suite à leur avis favorable que le
déchargement est effectué par la Société Tommy, citée
dans l’affaire du déversement des produits toxiques à
Abidjan. Comment toutes ces étapes ont-elle pu être
franchies? Les agents du Ciapol ont-ils vraiment fait
leur travail ? Sinon, comment la société consignataire
a-t-elle réussi à faire décharger du bateau ce produit
hautement toxique, et à le faire sortir du port dans
des dizaines de camions au nez et à la barbe de la
douane, de la police maritime ? Selon les informations
en notre possession, le Ciapol a été avisé que le
lundi 21 août, soit trois jours après que les résidus
aient été déchargé par la société Tommy et déversés
dans les sites du canal de Vridi, à la station de
dépotage au Plateau Dokui et à la décharge d’Akouédo.
Comment tout cela a-t-il pu être possible puisque
selon la logique de nos informateurs, le Ciapol devait
être sur les lieux avant tout déchargement? Qui a donc
donné l’ordre à la société Tommy (spécialisée dans la
vidange, l’entretien et le soutage des navires au
port) d’effectuer son opération? Bien que disposant
d’un agrément du ministère des transports, la société
«Tommy», avait t-elle le droit de décharger un tel
produit?
Selon le rapport du Ciapol, des prélèvements ont été
effectués à la décharge d’Akouédo le lundi 21 août à
12H30 et conduit au laboratoire de la dite structure à
14H. Suite aux résultats des analyses, le Ciapol a
demandé que le "Probo Koala" soit arraisonné à cause
de la dangerosité de son contenu. Mais avant que le
procureur ne délivre le document autorisant cette
saisie, le navire qui avait accosté au quai Petroci et
qui devait être remorqué jusqu’au canal, a pu s’en
aller. Qui a donné l’ordre au bateau-tracteur de
remorquer le bateau pollueur en dehors du quai ? Le
commandant Bombo, responsable de la Direction des
opérations maritimes (Dom) est, selon des sources
proches de son service, informé de l’arrivée et du
départ de tout navire. Quelle est sa responsabilité
dans la fuite du "Probo Koala"?
Des personnes selon le ministre de l’environnement de
l’environnement et des eaux et forêts ont étés
interpellées et d’autres seront auditionnées.
Souhaitons seulement que cette enquête puisse apporter
des éléments de réponse.

Touré Yelly

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