Tuesday, September 26, 2006

Les pratiques de l'affréteur du "Probo-Koala" au coeur de l'enquête

LE MONDE 26.09.06 15h02 • Mis à jour le 26.09.06 15h02 BRUXELLES CORRESPONDANT

Découvrez le Desk, votre écran de contrôle et de suivi de l'information en temps réel. Décrite par des experts comme "primitive", "très inhabituelle", "irresponsable sur le plan environnemental", voire "criminelle", la méthode consiste à libérer le soufre contenu dans le naphte, à l'aide de dérivés de soude et d'un produit catalyseur utilisé dans les raffineries, l'ARI-100 EXL. L'essence ainsi produite n'était sans doute pas exempte de soufre et ne pouvait donc être commercialisée en Europe. Elle pouvait, en revanche, l'être en Afrique, estiment les autorités judiciaires néerlandaises, qui relèvent que le navire s'est rendu au Nigeria début août. Ce sont les quelque 70 tonnes de résidus de l'opération qui auraient entraîné des effets désastreux en Côte d'Ivoire, ce que Trafigura dément.
Alors qu'elle semblait, avant ces révélations, admettre une part de responsabilité dans la pollution, la société a changé d'avis le lundi 25 septembre, affirmant qu'elle disposait de tests indiquant la "teneur toxique très faible" de ses "eaux de nettoyage". Les résultats proviennent du laboratoire Saybolt, à Rotterdam, dont un des responsables, Jan Heinsbroek, a toutefois émis des doutes sur les échantillons qu'il a expertisés.
Trois enquêtes sont désormais ouvertes aux Pays-Bas pour élucider l'affaire. Le parquet, la ville d'Amsterdam et le ministre des transports tentent de déterminer dans quelles circonstances le navire a pu quitter le pays alors que ses soutes ne contenaient sans doute pas que des résidus issus d'un nettoyage, comme l'a encore affirmé Trafigura, à Londres, lundi 25 septembre. Attaqué par l'opposition travailliste et écologiste, le secrétaire d'Etat Pieter Van Geel s'oppose à l'ouverture d'une enquête indépendante.
Greenpeace a décidé d'agir contre le Probo-Koala. Un de ses navires a bloqué, lundi 25 septembre, le bateau dans le port de Paldiski, en Estonie.
Jean-Pierre Stroobants

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